Le train arrivait tranquillement en gare de Chendu, à la frontière tibétaine. En 1992, la Chine était à l’opposé de son effervescence actuelle. Il y régnait une quiétude encadrée d’une sécurité absolue. Le tourisme n’était qu’à son balbutiement et, après des années de fermeture, le réveil se faisait sous l’œil attentif du régime totalitaire. De nombreux sites étaient interdits d’accès et il m’arrivait parfois, au cours d’une balade à vélo, de stopper devant une pancarte “Forbidden to aliens : interdit aux étrangers”. De nature curieuse et rebelle, je mourais d’envie de prolonger de quelques mètres mon investigation au risque de répondre : je suis française, désolée je n’ai pas compris l’écriteau ! Intrépide mais pas naïve, je rebroussais, déçue, le chemin, en imaginant au loin des bases militaires secrètes ou des entrepôts du type “zone 51”! De l’autre côté de la montagne s’élevait le Potala et ses manuscrits dispersés secrètement dans d’autres monastères perchés sur les plus hauts sommets de l’Himalaya. Le vol pour Lhassa, la capitale tibétaine, était très cher pour une durée limitée à moins d’une semaine. Cette destination rêvée et très surveillée avait malheureusement été évincée dans mon tour du monde. Près du canal de Chengdu, sur le marché aux oiseaux, de vieux chinois accroupis discutaient ou jouaient aux cartes en attendant le client. Dans leur cage suspendue aux branches, les rossignols continuaient malgré tout à chanter… Plus loin, le temple Wuhou, caché derrière un bosquet de bambous, offrait une fraîcheur inespérée en ce mois d’août caniculaire...
La suite dans les pages de Génération Cités d'Or #06 :
L'article de Véronique sur l'Ecosse m'avait emballé, motivé par un voyage planifié avec Deïmian et Elisabeth de Caligny mais qui comme la ligne d'horizon s'éloigne au fur et a mesure que l'on s'en approche... Franchement, je n'ai pas lu le premier volet sur la Chine, mais cette fois-ci, ayant en main le beau livre, j'ai adoré découvrir Wuhan sous un autre éclairage que celui que les médias nous véhiculent depuis un peu plus d'un an, mais pas que... Véronique nous fait vivre par exemple un voyage en bus digne des convois de l'impossible et le lecteur que je suis se trouve emporté dans une nuit de voyage qui dût être terrifiante pour que près de 30 ans plus tard ell…